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- Les CSE chouchoutent les salariés
Si les séjours à prix réduit et les colonies de vacances figurent toujours à leur catalogue, les comités sociaux et économiques (CSE) s’adaptent aux attentes des salariés, vers davantage de services de proximité et de biens de consommation courante. Moins de voyages, plus de pouvoir d’achat : les nouvelles offres des CSE passées au crible.
FLORENC HUBIN - Aujourd’hui en France – édition du 5 juillet 2022
PANDÉMIE, INFLATION, le Budget vacances de nombreux Français est en baisse alors qu'ils ont-plus que jamais besoin de se changer les idées. Les salariés les plus chanceux peuvent compter sur les offres avantageuses de leur entreprise, pour réduire ce budget ou profiter de destinations lointaines à de prix cassés.
Séjours, mais aussi activités culturelles, réductions sur des produits de consommation et des services, les prestations se sont adaptées aux besoins et aux changements de mode de vie, fortement impactés par la crise sanitaire.
Le bien-être des collaborateurs se trouve aujourd'hui au centre de la politique RH des employeurs, souligne-t-on chez Happypal, plateforme digitale d'offres de prestations. Et dans un contexte de baisse du pouvoir d'achat, les comités d’entreprise adaptent leurs offres -des bénéfices extra-salariaux non négligeables- pour les chouchouter.
Les destinations en France privilégiées
Ces activités sociales et culturelles sont du ressort du comité social et économique (CSE), qui a remplacé le comité d'entreprise (CE). Par souci de simplification et d'économie (en nombre d'élus, d'heures de délégation, de coût des expertises...), une ordonnance de 2017 a en effet fusionné les trois instances représentatives (comité d'entreprise, délégués du personnel, comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Ce nouveau CSE est devenu obligatoire dans toutes les entreprises d'au moins 11 salariés en 2020. Selon les chiffres du comité d'évaluation des ordonnances travail, on dénombrait au total près de 90000 CSE cette année-là.
Bien que cela puisse étonner, contrairement au budget de fonctionnement de 0,2% de la masse salariale imposé à partie de 50 salariés (en dessous, l'employeur doit mettre um local et du matériel à disposition des membres du CSE), le budget des activités sociales et culturelles n'est pas obligatoire. Elles sont très diverses et vont de la cantine à l'aide au logement, aux bons d'achat, chèques-cadeaux ou vacances, en passant par des bibliothèques internes et des centres de formation professionnelle ou encore des services sociaux et de santé au travail. Dans les grandes entreprises, elles peuvent représenter un budget de plusieurs millions d'euros, voire de dizaines de millions d'euros. On estime à 15 milliards d'euros le budget national consacré aux activités des CSE, un marché à fort potentiel pour toutes les entreprises du tourisme, des loisirs et des services à la personne.
15 c’est en milliards d’euros, le budget national consacré aux activités des CSE.
Le secteur a bien entendu souffert de la pandémie. Nombre de voyages et fêtes de fin d'année ont dû être annulés en 2020 et encore en 2021. Selon une enquête réalisée par Officiel CSE auprès de 1072 élus, 43% des CSE comptaient organiser des sorties ou vacances pour la saison 2021-2022, contre 60% avant la crise sanitaire.
L’année 2022 semble annoncer un regain du tourisme, « Il y a eu une forte reprise des séjours » constate Christian Pautonnier, directeur de Officiel CSE, dont les 60000 abonnés (élus des CSE) reçoivent les offres des prestataires. Mais la pandémie est passée par là, et la demande a évolué. « Les destinations en France sont plébiscitées, précise-t-il, pour éviter les contraintes sanitaires des voyages à l'étranger. »
Les activités de groupe n'ont plus la cote
Les chèques culture peuvent financer une place de spectacle, de concert ou une entrée à une exposition sans que cela n’affecte le pouvoir d’achat des salariés.
Autre conséquence directe du Covid-19 sur l'offre des CSE, la digitalisation des activités. « La pandémie a mis un frein aux activités de groupe, note Christian Pautonnier. Le cinéma a aussi souffert. Les salariés souhaitent davantage de services digitaux. Individuels, dont ils peuvent profiter à domicile. »
De nouveaux acteurs ont fait leur entrée sur le marché à l'image de Bimpli : née en 2021 de la fusion de spécialistes des CSE (Natixis Intertitres, Titres Cadeaux. Comitéo et Le Pot commun), cette plateforme organise tous ses services, de la billetterie à la réservation de voyages, sur une seule application, gui a séduit notamment le CSE de Volvo Trucks France. « Bimpli offre une nouvelle prestation dès ce mois de juillet aux salariés, annonce sa directrice générale adjointe, Stéphanie Giraud-Audine, une solution de services d'aide à la person¬ne (travaux, jardinage, déménagement) accessible en quelques clics. »
Les salariés souhaitent davantage de services digitaux, individuels, dont ils peuvent profiter à domicile. Christian Pautonnier Directeur de Officiel CSE
Un retour de l'offre de proximité
Officiel CSE a observé également un retour de l'offre de proximité et des achats groupés. « Les artisans et producteurs locaux, de miel ou de vin par exemple, ça fonctionne bien, note ainsi Christian Pautonnier. Avant la pandémie, les ventes de produits locaux se faisaient ponctuellement. Aujourd’hui, on remarque que les élus veulent favoriser la proximité, le contact avec les petits producteurs. »
Une tendance observée aussi par la plateforme d'offres Happypal, qui souligne l'intérêt porté par les salariés aux paniers de légumes en circuit court ou encore aux réductions sur les boutiques du secteur. « Les CSE sont attentifs à apporter des prestations teintées de RSE (responsabilité sociéta¬le), que ce soit des solutions écolo-giques ou socìétales », assure également Olivia Jorel, manager brand & commuication chez Happypal. « Le gros enjeu des comités sociaux et économiques aujourd'hui, ajoute-t-elle, est de redonner du pouvoir d'achat aux collaborateurs, en obtenant des prix compétitifs et des réductions. »
Pour éviter les contraintes sanitaires des voyages à l’étranger, les destinations en France sont plébiscitées (illustration)
Publié le 26 juillet 2022
Source : Le Parisien - Aujourd'hui en France - édition du 5 juillet 2022 - Florence Hubin
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