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- Plus d'un million de salariés touchés par l'illettrisme
« Pendant longtemps, je n’ai pas su quel mot mettre sur mon problème. En fait si je savais. Au fond de moi, je me sentais idiote, incapable. Pas foutue de faire ce que les autres faisaient sans mal. Lire, écrire. J’avais pourtant été à l’école, mais j’en étais sortie trop rapidement. » Ce n’est qu’à 40 ans passés que Claudie a fini par sortir de l’illettrisme et avoir le sentiment d’être enfin comme tout le monde. En se réappropriant les apprentissages de base, elle a laissé derrière elle tous ces silences et ces mensonges visant à dissimuler sa situation aux yeux de ses employeurs, de ses collègues et même de ses propres enfants. Mal-être et sentiment de hontePrès de 2,5 millions de personnes sont en situation d'illettrisme en France. Comme Claudie, le français est leur langue maternelle et elles ont été scolarisées (ce qui les distingue des personnes analphabètes), mais elles ont quitté l'école sans posséder les acquis nécessaires en lecture, écriture et calcul. Ce qui n'a pas empêché un grand nombre d'entre elles d'accéder à l'emploi puisque plus de 50 % des personnes illettrées sont présentes dans l'entreprise. Présentes, mais bien souvent invisibles car leur situation est généralement vécue comme une honte. Dans son témoignage, publié par l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI), Claudie détaille tous les prétextes inventés pour masquer ses incapacités : ces lunettes inadaptées qui l'empêchaient de lire, ces affreux rhumatismes qui l'empêchaient d'écrire… Des enjeux d'autonomie et d'employabilité« Ces dix dernières années, la lutte contre l’illettrisme s’est intensifiée et les résultats sont encourageants : 3,1 millions d’adultes étaient confrontées à ce problème en 2006. Ils étaient 2,5 millions en 2012. Et les efforts de tous se sont amplifiés lorsque la lutte contre l’illettrisme a été déclarée Grande cause nationale en 2013 », souligne Hervé Fernandez, directeur de l’ANLCI. Cette évolution est le résultat du travail de fond réalisé par l’agence depuis sa création, en 2000, « mais les entreprises et les partenaires sociaux y ont aussi largement contribué en fournissant un gros effort pour améliorer les compétences de base de salariés dans le cadre de la formation professionnelle », précise-t-il. Et la démarche doit se poursuivre car les enjeux sont énormes. Comment, en effet, développer l’autonomie d’un salarié s’il ne peut pas lire les instructions qui lui sont données ? Comment assurer son employabilité, sa mobilité et son évolution professionnelle dans un environnement en pleine transition numérique ? Comment, enfin, garantir les possibilités de reclassement professionnel de salariés vieillissants (50 % des personnes illettrées ont plus de 45 ans) vers des postes « doux », moins contraignant physiquement, où il faudra nécessairement s’asseoir, à moment ou à un autre, devant un écran d’ordinateur ? Les Comités d'entreprise en première ligne
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Pour mettre en place des Chèques Lire dans le cadre de vos actions envers les salariés : cliquez ici Pour contacter l’Agence française de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) : cliquez ici Ou rendez-vous sur le site du Groupe Up en cliquant ici |
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