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- Refus d’une autorisation administrative de licencier et maintien de la mise à pied conservatoire par l’employeur
La mise à pied conservatoire du salarié protégé : les effets « a priori » d’un refus d’autorisation administrative de licencierEn droit, la mise à pied à titre conservatoire permet à l’employeur, lorsque les faits reprochés au salarié le rendent indispensable, de suspendre le contrat de travail sans maintien du salaire, dans l’attente de l’issue de la procédure disciplinaire. Concernant le salarié protégé, l'employeur peut, en cas de faute grave, prononcer la mise à pied conservatoire immédiate de l'intéressé dans l'attente de la décision de l’inspection du travail (C. trav., art. L. 2421-1 et L. 2421-3). C’est ainsi que :
Quelle que soit la nature du mandat conférant une protection au salarié, si le licenciement est refusé par l’inspection du travail ou, en cas de recours hiérarchique, par le ministre, la mise à pied est annulée et ses effets supprimés de plein droit.
La mise à pied conservatoire du salarié protégé : les effets « a posteriori » d’un refus d’autorisation administrative de licencierDans une affaire soumise à la Cour de cassation, deux délégués du personnel ont été convoqués à un entretien préalable au licenciement et mis à pied à titre conservatoire. Le 17 août 2011, l’inspection du travail refuse de délivrer les autorisations de les licencier. Lesdits refus ont été confirmés :
Bien que les recours susvisés ne soient jamais suspensifs de la décision rendue par l’inspection du travail, l’employeur a fait fi de celle-ci en maintenant, a posteriori, la mise à pied conservatoire des salariés protégés. Suite à cela, les salariés ont, les 30 août et 5 septembre 2011, pris acte de la rupture de leur contrat de travail aux torts de leur employeur et ont saisi la juridiction prud'homale pour voir juger que cette rupture produisait les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse, puis au titre de dommages-intérêts pour harcèlement moral. L’employeur a alors fait valoir que ses manquements n’étaient pas suffisamment graves pour empêcher la poursuite du contrat de travail, en ce que ces mises à pied conservatoires n'avaient eu aucun effet dès lors que les salariés étaient placés en arrêt maladie dès leur lendemain. Sans surprise, la Cour de cassation rejette le pourvoi :
Dans cette affaire, l’employeur aurait pu tenter de légitimer le maintien, a posteriori, des mises à pied conservatoires en introduisant de suite, auprès du tribunal administratif, un « référé-suspension ». En effet, cette procédure vise à faire suspendre provisoirement l’exécution d’une décision administrative jusqu’à ce que son annulation soit tranchée au fond. Néanmoins, pour ce faire, l’employeur aurait dû démontrer qu’il existait un doute sérieux quant à la légalité de la décision de refus de licencier, tout en justifiant de l’urgence d’en suspendre son exécution (C. justice admin., art. L. 521-1 et suiv.)
Florent Schneider | ||
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