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- Enquête : le climat social se dégrade dans les entreprises en 2022
Où en est le dialogue social en 2022 ? Les élus du CSE sont fatigués, inquiets et la colère monte. C’est la grande conclusion du baromètre 2022 du dialogue social en entreprise réalisé par l’Ifop pour le cabinet Syndex.
Syndex et l’Ifop ont présenté début mars 2022 les résultats de la 4ème édition de l’enquête sur l’état du dialogue social. 4 ans après les ordonnances Macron, quel bilan pour la nouvelle instance de représentation des salariés, le CSE, au moment où un nouveau cycle électoral s’ouvre dans les entreprises ? Quel est l’état d’esprit des représentants des salariés (RP), des directions et des salariés ?
Cette enquête revient sur les effets de la crise sanitaire sur le dialogue social et met en lumière les perspectives sur l’avenir des relations sociales.
Basée sur les témoignages de 1308 salariés français travaillant dans une entreprise de plus de 50 salariés du secteur privé et ceux de 1127 représentants du personnel, l’enquête IFOP-Syndex a pour objectif de dresser un état des lieux du dialogue social en 2022.
Un état d’esprit négatif pour les représentants des salariés
Si les salariés et les représentants du personnel partagent le constat d’une bonne situation économique de leur entreprise, meilleure qu’en 2021, ces derniers affichent un état d’esprit plutôt négatif.
En effet, 81 % des salariés et 77 % des RP – interrogés avant le début de la crise ukrainienne – jugent que la situation économique de leur entreprise est bonne. Cependant, l’état d’esprit des RP est très négatif. Beaucoup se disent actuellement fatigués (65 %) et inquiets (51 %), avec une hausse du sentiment de déception (41 %, +5 points par rapport à l'année dernière) et de colère (34 %, +5 points). "Un signe alarmant pour le dialogue social", commente Nicolas Weinstein, membre du comité de direction de Syndex (conseil et accompagnement des CSE et organisations syndicales).
Une vision du dialogue social qui se dégrade chez les RP tandis qu’elle s’améliore chez les salariés
Les salariés français sont confiants vis-à-vis de l’instance qui les représentent et en ont une bonne image.
En effet, si la vision du dialogue social s'améliore chez les salariés, qui lui attribuent une note moyenne de 5,9 sur 10 (+0,2 point), elle se dégrade chez les RP, avec une note de 4,8 sur 10 (après 5/10 en 2021 et 5,2/10 en 2019).
Près de la moitié des salariés et des représentants des salariés considère que la crise sanitaire ne modifie pas le dialogue social. Mais les RP, plus pessimistes, sont 45% à affirmer qu’elle le détériore.
Évolutions structurelles : formations, heures de délégation, représentants de proximité
Un tiers des RP environ reste encore à former, la formation la plus plébiscitée étant celle sur la maîtrise du fonctionnement du CSE. Les RP sont moins satisfaits qu’avant le passage en CSE du nombre d’élus et du nombre d’heures de délégation même si, pour la première fois depuis 2018, cette satisfaction est en stagnation. 59% des entreprises n’ont pas mis en place de représentants de proximité et, quand il y en a, les RP ne sont pas toujours satisfaits de leur intégration dans le dialogue social de l’entreprise.
Des directions fermées
Les RP sont désormais majoritaires à considérer la direction de leur entreprise comme fermée (52 %, +5 points), mais aussi tendue (54 %) et opportuniste (58 %). Une part croissante la juge aussi attentiste (43 %, +5 points). 58 % des RP s'attendent d'ailleurs à ce que les négociations salariales 2022 soient moins favorables qu'en 2021.
Selon les RP, le passage en CSE a détérioré le dialogue social
La direction est toujours identifiée comme l’acteur qui gagne le plus au passage en CSE pour 82% des RP. Parallèlement, 54% des RP identifient toujours les salariés comme les plus grands perdants du passage en CSE.
Les représentants des salariés sont 60% à considérer que le passage en CSE a détérioré le dialogue social face à des directions plutôt satisfaites par la nouvelle instance.
Près de 2 RP sur 3 considèrent que le passage en CSE a un impact sur leur situation. Leur bilan est mitigé : perte de proximité, risque d’un traitement plus superficiel des sujets, affaiblissement du poids des RP, moins bonne prise en compte des enjeux de santé au travail et, au final, le risque d’un dialogue social déséquilibré entraînant une possible crise des vocations. Toutefois, des bénéfices pour les RP comme une vision d’ensemble des sujets. A contrario, pour les directions, le passage en CSE a agi comme un choc de simplification.
Confirmation de la défiance des élus de CSE vis-à-vis des nouvelles instances
La grande enquête nationale des CSE, que nous avons mené en 2019 auprès de 1000 élus de CSE mettait déjà clairement en évidence une forte défiance de la part des élus vis-à-vis de la fusion des instances représentatives au sein du CSE.
En effet, 45% d’entre eux se déclaraient déjà inquiets en 2019 vis-à-vis des nouvelles instances, notamment parce qu’elles diminuent le temps et les moyens alloués aux activités de représentation ainsi que leur poids face à la direction. Près de 6 élus sur 10 estimaient d’ailleurs que la direction est la grande gagnante de cette réforme.
Source : Enquête Nationale des CSE – Officiel CSE - 2019
Manque d'attractivité de la fonction
Les représentants du personnel se considèrent de plus en plus lésés (45 %), de même que les organisations syndicales (45 %, +12 points). Et leur bilan est très mitigé sur le passage au CSE. S'ils ont y gagné une meilleure vision d'ensemble des sujets, ils pointent plusieurs problèmes : ordres du jour des réunions trop chargés, affaiblissement du poids des RP, accroissement de l'investissement temps, moins bonne prise en compte des enjeux de santé au travail, mais aussi des réclamations individuelles et collectives, manque d'attractivité de la fonction du fait de la fusion des sujets, etc.
Les mesures prioritaires pour le prochain quinquennat
Pour le prochain quinquennat, la majorité des RP juge prioritaires quasiment toutes les mesures relatives à l’évolution du dialogue social. À commencer par un renforcement du poids des avis émis par le CSE. Et les trois quarts d'entre eux ont l'intention de renégocier les moyens de l'instance unique à l'occasion des prochaines élections professionnelles.
Pour Syndex, il est surtout nécessaire de "rendre le CSE de nouveau attractif au regard notamment de ses insuffisances et de la fatigue des élus", et de "rééquilibrer le dialogue social" dans l'entreprise.
La majorité des RP se révèle pessimiste quant aux négociations salariales de 2022, un pessimisme alimenté par des inquiétudes de nature conjoncturelle – inflation, incertitude économique liée à la crise sanitaire et guerre en Ukraine.
La transition écologique, en revanche, ne ressort pas comme une préoccupation majeure, ni pour les salariés ni pour les RP. Du reste, si la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 a élargi la mission générale du CSE à la prise en compte des conséquences environnementales des décisions de l’employeur, 84 % des RP déclarent être mal informés sur cette nouvelle prérogative, tandis que les directions semblent contester la légitimité du CSE sur ces questions, précise Syndex.
Pour en savoir +
Téléchargez les résultats complets de l’enquête Syndex-Ifop 2022 sur le site de l’Ifop
Publié le 17 mars 2022
Source : Résultats 2022 de la 4ème édition de l’enquête Syndex-Ifop sur l’état du dialogue social
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