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- Sondage CSE : les impacts de la crise sanitaire sur le dialogue social en 2021
Une nouvelle enquête menée auprès des élus CSE et des salariés permet d’établir un état des lieux du dialogue social en 2021, plus de 3 ans après les ordonnances Macron établissant l’instauration du CSE et après 12 mois d’une crise sanitaire et économique qui a bouleversé les rapports sociaux.
Cette enquête, réalisée par l'Ifop pour le compte du cabinet Syndex en janvier et février 2021, dévoile notamment le point de vue des élus CSE, des salariés et des directions sur les impacts du nouveau «CSE» (Comité social et économique) et de la crise sanitaire sur le dialogue social.
Le regard des élus sur la santé de leur entreprise
Malgré la crise actuelle, près de trois quarts des salariés et des représentants du personnel estiment que la situation économique de leur entreprise est bonne. Fatigue et inquiétudes sont toutefois bien présents chez les « élus CSE, dont certains anticipent des difficultés à venir. Côté directions, les retours sont très hétérogènes, selon l’exposition de leur secteur d’activité à la crise.
«Ce qui nous étonne, c'est que l'économique n'est pas un sujet d'inquiétude», a souligné Olivier Laviolette, directeur de Syndex, cabinet d'expertise pour les représentants des salariés, lors d'une présentation de cette étude. «Compte tenu des mesures de soutien, de chômage partiel, de report de charges, une large majorité des entreprises ne sont pas encore concernées» par la crise, a-t-il noté. Mais, «dans le secteur du commerce», ce ne sont plus que «65% des salariés qui estiment que la situation économique de leur entreprise est bonne», a-t-il relevé.
Depuis le début de la crise du Covid-19, «la plupart des mesures mises en place» dans les entreprises «ont fait l'objet d'une consultation en amont du CSE», indiquent une majorité des représentants des salariés. Ce fut le cas pour la mise au point du plan de prévention sanitaire, selon 66% de ces représentants, ainsi que pour la mise en place du télétravail, la reprise d'activité ou le recours à l'activité partielle (52%). Mais seulement un quart des représentants du personnel rapportent que le CSE a été consulté en amont quand il s'agissait de réorganisations ou suppressions d'emplois (25%).
Le comité social et économique 3 ans après sa mise en place
59% des RP interrogés se déclarent insatisfaits de leurs heures de délégation. La baisse des heures est ressentie plus fortement dans les entreprises de moins de 50 salariés. « Le CSE a complexifié le travail des élus par une réduction drastique des heures de délégation. Je sens (…) une perte de pouvoir des IRP. » Représentant des salariés, agroalimentaire > 1000 salariés, Vienne (86).
Elus du CSE et directions partagent deux appréciations : la transversalité est un avantage, mais la réforme des IRP expose aussi l’instance à une perte d’expertise.
La dernière enquête national CSE, réalisée par officiel CE en 2019, confirme que la réforme et la fusion des instances sont perçues avec une certaine défiance par les élus de CSE. 45% d’entre eux indiquaient être inquiets vis-à-vis des nouvelles instances, notamment parce qu’elles diminuent le temps et les moyens alloués aux activités de représentation ainsi que leur poids face à la direction. Près de 6 élus sur 10 estimaient d’ailleurs que la direction est la grande gagnante de cette réforme.
Une grande satisfaction des salariés vis-à-vis de l’action des CSE pendant la crise
66% des salariés ont une bonne image du CSE, 59% considèrent que la création du CSE permet d’innover dans le dialogue social, tout en reconnaissant un risque de perte de qualité du dialogue social pour la moitié d’entre eux. Ils sont 61% à leur accorder leur confiance pour bien représenter leurs intérêts.
La crise du COVID a ouvert une parenthèse qualitative pour le dialogue social
65% des représentants des salariés estiment que la direction se positionne bien depuis le début de la crise et 60% des salariés sont satisfaits de l’accompagnement réalisé par le CSE. Cette période a été l’occasion d’expérimenter de nouveaux modes de fonctionnement (60% des IRP) et d’échange avec les salariés (55%), de traiter de nouveaux sujets (56%).
« On nous consultait systématiquement pour la mise en place des mesures sanitaires. Si on avait des questions, des améliorations, on était vraiment dans l’échange. Je ne dis pas qu’ils retiennent tout ce qu’on leur dit, mais en tout cas c’est une procédure très stricte, donc c’est très sécurisant. » Représentant des salariés, secteur Média, 100 salariés, Paris.
Plus de la moitié des salariés «se sentent bien informés» de l'activité du CSE (55%), dont les deux tiers ont une «bonne image» (66%), d'après cette enquête.
« Alors que des évolutions qualitatives ont été perçues par les représentants des salariés sur les modalités de bon fonctionnement et les sujets traités au sein du CSE pendant la crise, la qualité du dialogue social perçue reste très moyenne par les IRP et salariés. Et l'anticipation d’une détérioration du dialogue social demeure largement partagée parmi les IRP même si des attentes fortes émergent en termes de meilleure prise en compte des avis portés par le CSE », commente Olivier Laviolette, membre du comité de direction de Syndex.
Perspectives pour le dialogue social
Pour 65% des RP et 63% des salariés, les conditions de travail seront les sujets prioritaires pour le CSE à l’issue de la crise, devant les sujets économiques. En dépit d’un jugement positif sur l’année passée, 56% des RP pensent que le dialogue social ne sera pas modifié par la crise du Covid. Ils sont même 36% à estimer que cela va contribuer à le détériorer.
Pour Catherine Jordery-Allemand, membre du comité de direction du cabinet : « Comme les années précédentes, les conditions de travail arrivent en tête des sujets jugés prioritaires par les salariés et par les élus. Cette tendance a sans doute été confortée par la crise sanitaire. Cela se retrouve dans les attentes de formation des élus. Ce qui est étonnant, c’est que l’économique ne soit pas un sujet d’inquiétude, en tout cas en apparence ».
Méthodologie de l’enquête CSE
Salariés :
- Echantillon de 1306 salariés français travaillant dans une entreprise de plus de 50 salariés du secteur privé, échantillon représentatif de la population salariée travaillant dans une entreprise de plus de 50 salariés. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge, de catégorie socio-professionnelle, de secteur d’activité et de région d’habitation.
- Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 25 janvier 2021.
Représentants du personnel :
- Echantillon de 1131 élus du personnel français, contactés sur la base d’un fichier fourni par Syndex.
- Représentants du personnel : les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 19 janvier au 3 février 2021
Pour aller plus loin
- Télécharger la synthèse de l'enquête Syndex (document au format PDF)
- Télécharger les résultats détaillés de l'enquête Syndex (document au format PDF)
Publié le 19 mars 2021
Sources : Ifop, Officiel CSE
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